Guide de la fierté 2022 : Stratégies des jeunes pour lutter contre la violence liée au genre dans nos écoles

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(Format PDF, 19.8 Mo, 15 pages)

Organisation : Agence de la santé publique du Canada

Date de publication : septembre 2022

Une initiative nationale de la jeunesse

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Remerciements

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) tient à remercier les jeunes leaders qui ont participés aux séances de discussion du Pride Guide, et particulièrement ceux qui ont contribué à la rédaction du guide. L'ASPC aimerait aussi remercier le Center for Global Education pour avoir organisé et facilité les séances de discussion et pour avoir guidé et soutenu les jeunes leaders dans la rédaction du guide.

Les opinions et recommandations exprimées dans le présent rapport ne reflètent pas nécessairement celles de l'Agence de la santé publique du Canada.

Écoles et districts participants :

Centre pour l'éducation mondiale

Prologue

Le Centre pour l'éducation mondiale (CEM) est une organisation scolaire à but non lucratif qui élabore et met en œuvre des projets virtuels visant à faire participer les jeunes du monde entier et à leur permettre de devenir des citoyens du monde en les mettant en contact avec les personnes, les lieux et les sujets qu'ils étudient en classe. Grâce au pouvoir de la pensée critique, de la créativité et de la collaboration, le CEM donne aux jeunes les moyens de chercher des solutions pour répondre à certains des plus grands défis du monde.

Pour ce projet, avec le soutien de l'Agence de la santé publique du Canada et en partenariat avec TakingITGlobal Youth Association, le Centre pour l'éducation mondiale a réuni des élèves de 16 districts scolaires à travers le Canada pour explorer les expériences vécues par les jeunes canadiens 2SLGBTQ+ en matière de violence sexiste dans leurs écoles et leurs communautés. Entre février et mai 2022, avec l'aide du comité consultatif des jeunes, des étudiants de tout le pays ont participé tous ensemble à une série d'ateliers et de communautés en ligne et à une enquête nationale, afin de mettre en lumière et de discuter des défis auxquels ils sont confrontés, eux et leurs pairs, et d'élaborer des stratégies pour trouver des solutions. Afin d'exprimer leur passion commune, un groupe de jeunes militants a co-écrit le guide suivant, « GUIDE DE LA FIERTÉ : Stratégies des jeunes pour lutter contre la violence liée au genre dans nos écoles. » L'objectif de ce guide est de présenter un ensemble de stratégies mises en place par les jeunes pour relever certains des défis les plus courants rencontrés au sein des écoles secondaires sur le plan physique, psychologique et émotionnel. Le groupe de jeunes à l'origine de la rédaction de ce guide a compilé des informations sur leurs expériences vécues, dans l'espoir qu'elles donneront aux gens des idées concrètes qui pourront les aider à développer et à renforcer leurs communautés scolaires.

Ce guide est l'actualisation d'une version réalisée en 2019, achevée avant la pandémie de Covid. Parmi les nombreux autres impacts répertoriés, la crise sanitaire mondiale a mis en lumière les vulnérabilités et les défis auxquels sont confrontés les étudiants 2SLGBTQ+. Elle a fourni une image claire des inégalités existantes, et une image plus claire des mesures à prendre pour corriger la situation. La crise du Covid a attiré l'attention de nos systèmes éducatifs actuels sur des conversations urgentes. La pandémie a imposé un changement radical des méthodes d'apprentissage et d'enseignement, loin des cadres traditionnels et des interactions physiques. Elle nous a amenés à réfléchir à des questions profondes telles que le rôle de « l'école » en tant que lieu physique, par comparaison avec l'école en tant que communauté dispersée et virtuelle d'étudiants. Il s'agit d'un défi majeur pour les jeunes qui vivent dans des situations dangereuses en raison de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre et qui comptent souvent sur le cadre physique de leur école pour tisser des liens et se rapprocher d'une communauté et d'espaces où ils seront en sécurité.

Le Centre pour l'éducation mondiale tient à remercier infiniment et à féliciter les étudiants de tout le pays pour les centaines d'heures de travail qu'ils ont effectuées afin de mettre en avant ces sujets importants.

Qui sommes-nous?

Nous sommes un groupe de jeunes venant de tout le Canada, de 16 endroits différents (de grandes villes, de petites villes et même de petites communautés, de l'ouest à l'est et au nord), de 16 régions uniques du pays qui présentent des similitudes et des différences importantes. Merci de lire ce guide.

Chacun d'entre nous, en tant qu'individus, nous identifions à une(des) race(s), une(des) ethnie(s), des ancêtres et des origines géographiques différent(e)s, mais nous partageons un fort lien à travers la communauté 2SLGBTQ+. Bien que nous soyons tous liés par ce point commun, nous sommes un groupe merveilleusement et profondément diversifié. Toutefois, plutôt que de nous séparer, ces différences nous rendent plus forts et plus liés les uns aux autres. Nous utilisons cette diversité comme un outil pour promouvoir, au sein des écoles, le bien-être et la force de nos camarades 2SLGBTQ+ et alliés.

Ce guide met en avant l'unité, la persévérance et la responsabilité collective. Malgré les histoires différentes que nous avons chacun individuellement, le lien que nous avons tissé ensemble nous a aidés à nous comprendre mutuellement.

Alors, qui sommes-nous ? Nous considérons que nous faisons tous partie d'une communauté unique et unie qui lutte contre les violences liées au genre et contre les différents types de discrimination qui affectent notre capacité à nous déplacer librement au sein de nos écoles. Cette initiative – le projet de Guide de la fierté – nous a fourni un moyen de nous exprimer de manière positive et d'identifier les voies potentielles à suivre.

Définir les violences liées au genre

Dans ce projet, nous définissons les violences liées au genre (VLG) comme tout type de violence dirigée contre un individu en raison de son sexe (réel ou perçu) assigné à la naissance, de son identité/expression de genre ou de son orientation sexuelle.

Il s'agit d'une violence qui nous affecte non seulement physiquement, mais aussi mentalement, émotionnellement et psychologiquement :

L'importance des alliances genre-sexualité (AGS)

Tout au long de ce guide, le terme « Alliance genre-sexualité » est utilisé pour désigner les communautés composées d'étudiants 2SLGBTQ+ et de leurs alliés, lesquelles opèrent dans les environnements scolaires.

Nous estimons que l'existence d'une alliance genre-sexualité (noté AGS tout au long de ce guide) dans une école permet d'établir clairement l'existence et la présence de la communauté d'étudiants 2SLGBTQ+. Cela offre aux élèves comme nous un endroit sûr pour s'exprimer et poser des questions. Les AGS sont souvent utilisées comme un tremplin sur le chemin du coming out, en permettant aux personnes concernées de pouvoir mettre des mots sur leurs ressentis et d'écouter des témoignages et des expériences. De plus, le fait de côtoyer d'autres personnes queers réduit notre sentiment d'isolement. Les AGS s'efforcent de créer un environnement plus sûr pour nous et tous les étudiants en promouvant le bien-être mental, physique et émotionnel. Les AGS offrent également un sanctuaire à nos camarades qui se posent des questions et qui ne se sentent pas à l'aise d'aller demander de l'aide à des professionels. Pour d'autres encore, qui sont dévoués et passionnés par les questions de justice sociale, les GSA les aide à sensibiliser les élèves à ces problèmes importants au sein de nos écoles et de nos communautés.

COVID et collectivités

Dans notre enquête nationale auprès des jeunes, 54,2 % des personnes interrogées ont déclaré que leur santé émotionnelle/mentale était moins bonne qu'avant la pandémie. En raison de la pandémie de COVID-19, beaucoup d'entre nous ont dû transférer leurs études et leur vie sociale sur des espaces en ligne, et nos clubs scolaires et nos communautés ont été sacrifié(e)s durant ce processus. Dans de nombreuses écoles, les membres des AGS n'avaient aucun moyen de communiquer entre eux en toute sécurité, ce qui signifie que certains jeunes de nos communautés 2SLGBTQ+ ne disposaient d'aucun endroit pour s'exprimer en toute sécurité. Par exemple, lorsqu'on leur a demandé s'ils avaient poursuivi leur activité militante en ligne pendant le COVID, 10 des 13 AGS ayant abordé le sujet ont répondu qu'ils n'étaient pas parvenus à s'adapter à ce nouvel environnement. Les étudiants de ces écoles ont dû se débrouiller seuls pour trouver des lieux de soutien.

Cela dit, avec l'omniprésence des réseaux sociaux, nous (les jeunes 2SLBGTQ+) avons trouvé d'autres moyens de nous connecter et de créer nos propres communautés. Nous avons découvert des méthodes pour nous exprimer librement via le visionnage et la création de différents types de contenus. Plus de 70 % des jeunes 2SLBGTQ+ canadiens ayant répondu à l'enquête ont cité des plates-formes telles que Discord, TikTok, Instagram, YouTube et d'autres réseaux sociaux, comme étant des endroits où ils cherchaient à renouer le contact avec d'anciens amis et où ils cherchaient à se faire de nouveaux amis. En trouvant une communauté en ligne ou en pérennisant une communauté déjà existante en la déplaçant en ligne, les jeunes queers ont eu et ont toujours un sentiment d'appartenance.

Expériences personnelles durant le COVID, commentaires issus de notre enquête nationale auprès des jeunes :

Priorités pour un environnement scolaire inclusif

Priorité numéro 1 : langage inclusif

Pronoms

L'utilisation d'un langage inclusif 2SLGBTQ+ est essentielle pour refléter la diversité des orientations, des genres et des expressions au sein des communautés scolaires. Les pronoms genrés inclusifs autres que « il » ou « elle », comme l'utilisation du pronom neutre « iel », ainsi que les expressions non genrées pour s'adresser aux groupes, comme « les gens », font toute la différence pour les étudiants 2SLGBTQ+. Le personnel et les étudiants doivent avoir conscience que certaines expressions telles que « les gars » ou « mesdames et messieurs » peuvent créer un sentiment d'exclusion chez certaines personnes, et ils doivent donc s'efforcer de ne pas prononcer ces expressions.

Il existe une grande variété de pronoms et il est important de toujours demander, lorsque vous rencontrez de nouvelles personnes, quel est leur pronom préféré et de leur faire connaître le vôtre par la même occasion. Ne supposez jamais le pronom d'une personne. Certaines personnes choisissent d'utiliser des néo-pronoms et des pronoms alternatifs tels que « ille » ou « al ». Ces pronoms permettent aux personnes qui ne se reconnaissent pas à travers les classifications de genre masculin/féminin de se sentir acceptées et respectées.Note de bas de page 1,Note de bas de page 2

Appeler quelqu'un par son prénom de naissance

Un autre problème qui se pose dans nos écoles et nos salles de classe est le fait d'appeler quelqu'un par son prénom de naissance et de mégenrer les jeunes transgenres. Cela a pour conséquence de dévoiler la situation des jeunes en question alors que ceux-ci ne sont pas forcément à l'aise avec le fait que tout le monde connaisse leur identité de genre. C'est également épuisant sur le plan émotionnel de s'inquiéter en permanence que ce qui relève de notre vie privée soit mis sur le tapis. Il est essentiel que l'administration fasse l'effort de s'assurer que les noms et le genre préférés des personnes figurent sur les feuilles de présence, les adresses e-mail, dans les dossiers des étudiants (etc.) afin d'éviter l'impact négatif de ces situations. Cela ne devrait pas toujours être à nous, les jeunes, de faire pression pour obtenir ces reconnaissances fondamentales, surtout lorsque c'est le système, et non les personnes, qui est en cause.

Insultes

La profération d'insultes dans les écoles demeure un problème très fréquent pour nous, la communauté 2SLGBTQ+. Nous demandons aux enseignants et au personnel scolaire d'agir lorsqu'ils entendent ce type de langage. Une des solutions consiste à contextualiser lesdites insultes auprès des jeunes, c'est-à-dire leur raconter l'histoire qui entoure ces insultes et leur signification. Susciter de l'empathie permet de rappeler à nos camarades que nous sommes des êtres humains dotés de sentiments et que nous pouvons être blessés par leur comportement. Détourner la conversation en rappelant l'histoire de ces mots et en expliquant pourquoi certains d'entre eux (tapette, gouine, pédé, etc.) sont si blessants est un bon point de départ. [Vous trouverez un bon plan de cours ici.] (Disponible en anglais seulement)

Priorité numéro 2 : Architecture des écoles

La conception, l'aménagement, la signalisation et l'architecture d'une école ont un impact émotionnel et psychologique considérable sur les étudiants 2SLGBTQ+ en matière de confort, de bien-être, de santé et de sécurité. Nous estimons que l'existence de ces installations est une question de dignité humaine. Nous estimons que chaque école devrait mettre en place les éléments suivants afin que tous les élèves se sentent acceptés et soutenus par leur école.

Toilettes et vestiaires non genrés

Tout comme les rampes sont utiles à tous les étudiants, les toilettes non genrées sont utiles à tous les étudiants, et pas seulement aux étudiants non binaires ou trans. Chaque école doit mettre à la disposition des élèves au moins deux toilettes et vestiaires non genrés. Ces toilettes doivent être déverrouillées et accessibles à tous, et des produits menstruels gratuits ainsi que des numéros d'assistance téléphonique doivent être disponibles. Lorsque les toilettes sont indiquées par des panneaux et des couleurs, la signalisation ne doit pas être traditionnellement genrée (rose/bleu) ni être uniquement aux couleurs du drapeau arc-en-ciel. Cela doit être discret, avec une signalisation claire, afin éliminer le risque d'outing ou de harcèlement accru à l'égard des étudiants queers, mais lesdites toilettes doivent également se trouver dans un endroit accessible pour des raisons de sécurité.

Manifestations de soutien

Pour de nombreux élèves participant à ce projet, des signes visibles reflétant leur identité et offrant un soutien étaient essentiels à leur santé mentale à l'école. Nous pensons que les écoles peuvent favoriser un sentiment de sécurité et d'inclusion de plusieurs façons.

Priorité numéro 3 : Créer et gérer des AGS performantes

Nous pensons que l'une des clés d'un environnement scolaire sûr et sain est une AGS prospère, dirigée par des jeunes passionnés qui veulent vraiment faire bouger les choses dans leur école. Il est important que les jeunes 2SLGBTQ+ prennent en charge leurs propres besoins et désirs au sein de leurs communautés et qu'ils croient en leur voix et en leur expérience.

Créer un club

Donnez un nom à votre club

Le niveau d'acceptation de chaque école étant différent, il est important de choisir le bon nom pour votre club. Choisissez-en un qui indique clairement le but de votre club, tout en assurant la sécurité de ses membres. Il existe de nombreux noms courants, mais vous pouvez inventer le vôtre !

Quelques acronymes courants :

Gérer l'hostilité des camarades

Notre enquête nationale auprès des jeunes a révélé que depuis le début de la pandémie, les étudiants ont continué à subir du harcèlement, des brimades et d'autres formes de VLG parce qu'ils sont 2SLGBTQ+ (ou que d'autres pensaient qu'ils étaient 2SLGBTQ+). En détail, 38,4 % ont indiqué avoir été victimes de harcèlement verbal, 41,1% ont confié que quelqu'un avait révélé leur identité 2SLGBTQ+ à d'autres personnes sans leur permission, et 26,8% ont dit avoir été victimes de cyberharcèlement. 15,3 % ont ajouté qu'ils avaient été confrontés à une menace de harcèlement physique/sexuel ou d'agression. Bien que ce chiffre puisse sembler faible, ceci crée un sentiment d'insécurité au sein du milieu scolaire et ceci nourrit l'idée que les écoles ne sont pas toujours très accueillantes. Il est important de rappeler à tous les élèves que s'ils se sentent en danger ou mal à l'aise, ils doivent quitter les environs immédiats du lieu où la situation se produit et contacter l'administration de leur école.

Encourager la participation

Encourager les membres à participer activement peut contribuer à promouvoir la diversité au sein de votre AGS et donner aux membres l'envie de revenir :

Priorité numéro 4 : Enseignants et personnel scolaire

Se sentir en sécurité

En tant qu'adolescents, nos vies sont centrées sur l'école, le travail, la maison et nos communautés religieuses. Si nous ne nous sentons pas en sécurité à l'école, c'est une partie importante de notre vie que nous devons continuellement craindre ou autour de laquelle nous devons composer avec l'anxiété. En aidant à promouvoir une bonne santé mentale, en créant des lieux où nous nous sentons en sécurité, les étudiants 2SLGBTQ+ peuvent s'épanouir.

Lors d'un atelier portant sur ce sujet, des étudiants 2SLGBTQ+ de tout le Canada ont proposé les priorités suivantes relatives à ce qui nous fait nous sentir en sécurité dans notre communauté scolaire. Celles-ci sont présentées de manière anonyme ci-dessous :

Enseignants

Le soutien des enseignants et des membres du personnel de l'école est une étape clé dans la création d'un environnement inclusif. Les enseignants jouent le rôle d'intermédiaires entre les élèves et l'administration, et ils ont la capacité de connaître les élèves individuellement plus profondément que les directeurs adjoints et les directeurs. Un enseignant qui apporte son soutien favorise une atmosphère accueillante au sein de la salle de classe et ouvre des discussions en dehors de l'environnement de l'AGS.

Les enseignants doivent

  • Utiliser des affiches, des pins ou des autocollants pour communiquer leur propre identité de genre/sexuelle afin de créer un espace sûr
  • Commencer le semestre par un questionnaire privé afin de demander à tous les élèves leurs noms/pronoms préférés
  • Demander aux élèves les endroits où ils souhaitent vivre leur identité au grand jour et les endroits où ils préfèrent rester discrets à ce sujet
  • Comprendre que le genre et la sexualité d'une personne sont susceptibles d'évoluer au cours de sa vie
  • Indiquer clairement qu'ils veulent communiquer avec leurs élèves, les comprendre et les soutenir
  • Utiliser des expressions telles que « mes amis » ou « les gens » lorsqu'ils s'adressent à la classe
  • Demander l'avis des élèves afin de mettre en place une AGS qui répondra au mieux à leurs besoins
  • Apporter des ressources (articles, orateurs invités, vidéos) issues de la communauté queer
  • Inclure dans leurs fiches destinées aux enseignants suppléants une section contenant des informations sur les pronoms

Les enseignants ne doivent pas

  • Coller des affiches « Espace sûr » dans leur salle de classe s'ils ne sont pas disposés à soutenir les élèves queers
  • Refuser d'utiliser les pronoms et/ou le nom corrects
  • Aborder l'identité des élèves sans leur permission
  • Forcer les élèves à définir précisément leur identité de genre et leur identité sexuelle
  • Appeler les personnes trans par leur prénom de naissance dans les espaces sûrs ou utiliser les noms choisis dans les espaces non sûrs
  • Utiliser des expressions telles que « les garçons et les filles » ou « les gars » lorsqu'ils s'adressent à l'ensemble de la classe
  • Rester discrets en ce qui concerne l'AGS et refuser d'en parler ouvertement
  • Refuser de parler ouvertement des sujets liés à l'OSIG dans toutes les classes
  • Se contenter de donner aux enseignants invités la liste officielle de la classe, car celle-ci ne reflète pas nécessairement avec précision les noms et pronoms corrects de leurs élèves

Personnel scolaire

Nous considérons que c'est le rôle du personnel scolaire (directeurs, directeurs adjoints, conseillers d'orientation, bibliothécaires, infirmières, etc.) de donner l'exemple en matière de langage et de comportement. Le silence n'est jamais une bonne approche. Le personnel scolaire doit instaurer un climat de confiance avec les élèves 2SLGBTQ+ de leur école afin que, lorsque des incidents se produisent, chacun ait le sentiment qu'il va être écouté, entendu et vu, puis traité de manière équitable et avec empathie.

Priorité numéro 5 : Une éducation qui reflète les différentes identités

Éducation à la santé sexuelle

Dans notre enquête nationale auprès des étudiants, seuls 4,3 % des étudiants interrogés ont indiqué avoir déjà reçu un enseignement explicite sur les sujets liés aux 2SLGBTQ+ dans un programme scolaire, au cours de l'année écoulée. Cependant, 45,4 % d'entre eux sont d'accord avec l'affirmation suivante : « J'ai vu des représentations positives de sujets liés aux 2SLGBTQ+ en classe ». Ce manque de représentation crée une jeunesse ignorante ou peu disposée à s'intéresser à la santé et au bien-être liés à l'OSIG. De plus, le fait de ne pas enseigner l'éducation sexuelle 2SLGBTQ+ met en péril la santé sexuelle et le bien-être des jeunes 2SLGBTQ+. L'inclusion de l'éducation sexuelle 2SLGBTQ+ dans les cours normalise le langage, les comportements et les relations. Si les écoles doivent préparer tous les jeunes à l'avenir et assurer leur sécurité, alors nous ne pouvons pas ignorer l'importance d'une éducation sexuelle inclusive.

Nous estimons que l'éducation sexuelle doit suivre les directives de base suivantes :

Autres matières

Sciences – Mettre à jour le contenu afin de refléter la compréhension actuelle du genre et du sexe

Mathématiques – Représentation des queers dans tous les domaines d'étude

Études sociales – Inclusion de l'histoire des 2SLGBTQ+, pas seulement dans les cours spécifiques à la justice sociale.

Anglais – Inclure de la littérature qui partage des histoires du point de vue des 2SLGBTQ+

Éducation physique – Supprimer les étiquettes et les obstacles pour les élèves transgenres

Art et musique – Étudier l'histoire riche et vaste des contributions artistiques des 2SLGBTQ+.

Autres espaces de l'école – Afficher des images et des messages inclusifs dans toute l'école.

Ça va aller...

Au cours de l'un de nos ateliers nationaux, des étudiants 2SLGBTQ+ de tout le Canada ont évoqué les choses qu'ils diraient aux versions plus jeunes d'eux-mêmes, pour les accueillir et les encourager lors de leur arrivée dans nos écoles. Ces messages positifs et ces affirmations nous rappellent que nous avons le pouvoir d'apporter des changements dans nos communautés et de les faire évoluer dans le bon sens !

Annexe : Définitions

Allié : toute personne hétérosexuelle et cisgenre qui soutient l'égalité des droits pour les membres de la communauté 2SLGBTQ+ en luttant contre l'homophobie, la biphobie ou la transphobie.

Aromantique : l'aromantisme est une orientation affective qui décrit une personne qui se sent déconnectée des attentes sociétales en matière de relations amoureuses. L'aromantisme a un spectre large et peut aller d'un intérêt minime pour les relations amoureuses à une répulsion totale vis-à-vis de l'amour.

Asexuel : sentiment de déconnexion par rapport aux attentes normalisées de la société en matière d'attirance sexuelle. Cela va d'un intérêt minime pour les rapports sexuels à une répulsion totale vis-à-vis des actes sexuels.

Bisexuel : personne sexuellement attirée non exclusivement par des personnes d'un seul genre ; personne attirée par les hommes, les femmes et les personnes non binaires.

Bispirituel : terme utilisé par/pour les peuples indigènes pour décrire, d'un point de vue culturel, les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles/cisgenres. Il est utilisé pour désigner un concept qui existe dans de nombreuses cultures et langues indigènes. Le terme « bispirituel » peut décrire un rôle sociétal et spirituel joué par des personnes au sein des sociétés traditionnelles, tel que les rôles de médiateurs et de gardiens de cérémonies, transcendant les rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes. Les personnes bispirituelles sont reconnues comme un genre intermédiaire par la communauté et, à ce titre, remplissent un rôle bien particulier. Certaines cultures indigènes comptaient jusqu'à 8 désignations de genre différentes. Voici une vidéo (disponible en anglais seulement) qui explique tout cela plus en profondeur.

Cisgenre : la plupart des gens sont « cisgenres ». C'est-à-dire que leur identité de genre est alignée avec ou « correspond » au sexe qui leur a été assigné à la naissance. Le contraire de cette définition est trans, ou transgenre.

Deadnaming : désigne le fait d'utiliser le prénom d'avant la transition (c.-à-d. le deadname, ou dead name, ou morinom) pour appeler quelqu'un, au lieu du prénom actuel préféré et choisi par la personne en question. Ceci est nuisible à la fois sur le plan émotionnel et sur le plan psychologique.

Dysphorie de genre : détresse clinique significative qu'une personne ressent en raison d'une inadéquation entre son identité de genre et le sexe qui lui a été assigné à la naissance. Il s'agit d'un trouble diagnostiquable répertorié dans le DSM-5. Les personnes souffrant de dysphorie de genre s'identifient généralement comme transgenres, mais la non-conformité de genre ne conduit pas toujours à la dysphorie.

Genderfluid : changements au fil du temps dans l'expression du genre ou l'identité de genre (ou les deux) d'une personne.

Genre : construction sociétale des attentes et des stéréotypes liés aux comportements, aux actions et aux rôles d'« homme » et de « femme ». Les normes sociales liées au genre varient en fonction de la culture et évoluent avec le temps.

Homosexuel/Gay : désigne une personne attirée par les personnes du même genre ou du même sexe, ou fait référence au fait d'être attiré par les personnes du même genre ou du même sexe. Ce terme est généralement utilisé pour désigner les personnes qui ne sont pas des femmes, mais il a évolué pour devenir un terme générique s'appliquant à toutes les personnes qui ne s'identifient pas comme hétérosexuelles.

Hétéronormativité/Cisnormativité : agir ou croire en une vision du monde qui perpétue l'idée que l'hétérosexualité est la seule identité et le seul mode de vie « normal(e) » ou « naturel(le) ».

Hétérosexuel/Hétéro : désigne une personne attirée par les personnes du genre ou du sexe opposé.

Homme trans et femme trans : une personne dont le sexe assigné à la naissance est « féminin » et qui s'identifie comme un homme. Peut également s'identifier comme un homme trans. Une personne dont le sexe assigné à la naissance est « masculin » et qui s'identifie comme une femme. Peut également s'identifier comme une femme trans.

Identité/expression de genre : façon dont une personne présente publiquement son genre. Cela comprend le comportement et l'apparence extérieure, comme la tenue vestimentaire, la coiffure, le maquillage, le langage corporel et la voix. Pour la plupart des gens, leur sexe et leur identité de genre concordent mais, pour certains, ce n'est pas le cas. Certaines personnes peuvent ne pas se reconnaître dans les catégories homme/femme et être non conformes au genre (NCG). Les personnes non conformes au genre peuvent ou non s'identifier comme trans.

Intersectionnalité : concept utilisé dans la théorie critique pour décrire la manière dont les institutions oppressives (racisme, sexisme, homophobie, transphobie, capacitisme, classisme, etc.) sont interconnectées et ne peuvent exister séparément. Une définition complète et une liste de ressources sont disponibles ici (disponible en anglais seulement).

Intersexe : terme utilisé pour décrire une personne née avec des systèmes reproducteurs, des chromosomes et/ou des hormones qui ne sont pas facilement caractérisés comme masculins ou féminins. Les caractéristiques intersexuelles sont présentes dans une naissance sur 1 500. Certaines personnes intersexuées s'identifient au sexe qui leur a été assigné tandis que, pour d'autres, ce n'est pas le cas.

Lesbienne : désigne une personne sexuellement attirée par les personnes possédant la même identité de genre qu'elle. Le terme « lesbienne » est un terme exclusivement réservé aux personnes dont l'identité de genre est féminine et qui sont uniquement attirées par les personnes dont l'identité de genre est féminine aussi.

Mégenrer : désigner une personne, en particulier une personne transgenre, en utilisant un mot, un pronom ou une formule qui ne reflète pas correctement le genre auquel la personne concernée s'identifie.

Non-binaire (NB) : catégorie qui englobe les identités de genre qui ne sont pas exclusivement masculines ou féminines, les identités qui vont au-delà de la binarité de genre.

Orientation sexuelle : décrit la complexité de la sexualité humaine. Elle va de l'orientation homosexuelle à l'orientation bisexuelle et hétérosexuelle, et elle évolue tout au long de la vie d'une personne. L'orientation sexuelle n'est pas déterminée en fonction de l'identité de genre, car une personne trans peut s'identifier comme homo, lesbienne, queer, hétéro ou bi, tout comme les personnes qui ne s'identifient pas comme trans.

Outing : le fait de révéler l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne 2SLGBTQ+ sans son consentement.

Pansexuel : attirance sexuelle, sentimentale ou émotionnelle envers toutes les personnes, quel que soit leur sexe ou leur identité de genre.

Phobie (homophobie/transphobie/biphobie) : l'aversion, la peur, la haine ou l'intolérance envers les personnes et les communautés 2SLGBTQ+. Comme tous les préjugés, cela repose sur des stéréotypes et des idées fausses qui sont utilisés comme prétexte pour justifier la discrimination, le harcèlement et la violence à l'égard des personnes queers.

Pronoms : mots qui remplacent un nom dans une phrase, comme « elle » ou « il ». Il existe également des néo-pronoms comme « iel », « ille » ou « al ». Les xéno-pronoms sont une sous-catégorie de néo-pronoms dans laquelle un nom différent est utilisé à la place du pronom.

Queer : terme générique utilisé pour décrire les personnes de la communauté 2SLGBTQ+ au sens large. Souvent utilisé comme un terme signifiant « non hétéro », bien que considéré comme une insulte par certaines personnes ou associé à des mouvements radicaux que beaucoup de gens considèrent comme scandaleux. Il faut donc se méfier de son usage.

Sexe : la classification des personnes en tant qu'homme, femme ou intersexe. Le sexe est généralement assigné à la naissance et repose sur l'évaluation de l'appareil reproducteur, des hormones, des chromosomes et d'autres caractéristiques physiques d'une personne.

Transgenre (trans) : personne qui s'identifie à un autre genre que celui qui lui a été attribué à la naissance. Cela inclut, entre autres, les personnes qui s'identifient comme transgenres, transsexuelles ou queers. Certaines personnes peuvent s'identifier comme trans et ne pas utiliser les étiquettes « femme » ou « homme ». D'autres peuvent s'identifier comme étant entre l'homme et la femme ou se définir de différentes manières au-delà de la binarité homme/femme.

Transition : fait référence au processus de transition d'un genre à un autre, ou à aucun. Ce processus peut inclure le changement de la façon de s'habiller, l'utilisation de nouveaux pronoms ou d'un nouveau prénom. Certaines personnes peuvent également choisir de suivre des traitements médicaux d'accompagnement vers la transition physique, tels que des traitements hormonaux, des opérations chirurgicales permettant d'affirmer des traits physiques associés à un genre, et d'autres procédures. Le processus de transition est différent pour chacun. La durée de ce processus est très variable d'une personne à une autre, et tout le monde ne choisit pas forcément de faire les mêmes choses.

Note de bas de page

Note de bas de page 1

UNC Greensborough. (5 octobre 2020). Les néo-pronoms expliqués – UNCG. Bureau de l'engagement interculturel. Récupéré le 1er mai 2022 sur https://intercultural.uncg.edu/wp-content/uploads/Neopronouns-Explained-UNCG-Intercultural-Engagement.pdf (Disponible en anglais seulement)

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Note de bas de page 2

Le collectif « Neutral Language Council », un comité spécialisé dans le langage neutre. (1er janvier 2020). List of Popular Pronouns. Récupéré le 1er mai 2022 sur https://en.pronouns.page/pronouns (Disponible en anglais seulement)

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